ELEPHANT BLANC D'ANDERLECHT

E B A

Le Passé du Groupe de l'Eléphant Blanc d'Anderlecht

6 septembre 1936 - XXe anniversaire du Groupe de l'Eléphant Blanc



Les fêtes anniversaires de la fondation du Groupe de l'Eléphant Blanc se sont déroulées sur la prairie arborée que l'Administration Communale donne en location au Groupe. Les Scouts y ont élevé un coquet baraquement provisoire, don de M. le notaire Clara, membre d'honneur de la Fédération des Eclaireurs de Belgique.

Depuis le samedi, 5 septembre, une fiévreuse activité règne sur le terrain. Les routiers s'affairent à la préparation du souper qui sera servi demain aux invités. Le matériel de camp est mobilisé ; les tentes et leurs doubles-toits, ingénieusement assemblés sous la conduite des C. T. Alexis et Jean Leys, forment une vaste salle à manger, où plus de cent personnes pourront se tenir à l'aise. Les tables sont agréablement arrangées. L'ensemble, pour rustique et improvisé qu'il soit, est imposant et charmant.

Le dimanche, à 10 heures, M. Jean Van Eeckhout, secrétaire de la Fédération, procède à la remise de fanions aux deux unités du Groupe.

Une délégation de la Tribu de la Houssière (Scouts de Braine-le-Comte) assiste à la cérémonie. Tout le groupe Eleuthera-Bia, est présent avec ses vieux routiers et un grand nombre de scouts. Plusieurs membres du Comité et de notre Amicale d'Anciens ont voulu être parmi nous. Quelques parents de scouts se sont également dérangés.

Notre ami Van Eeckhout, en un laïus remarquable, exprime les sentiments d'attachement qu'il éprouve pour notre groupe et fait ressortir la signification de la journée. On trouvera plus loin l'allocution qu'il a prononcée à cette occasion.

Au moment où les fanions sont confiés à notre Chef de groupe, la petite Simone Bittremieux, fille de l'ancien Chef de la 8e Troupe, s'approche de lui, toute fraîche, toute souriante, et lui offre un gentil bouquet jaune et vert. Emu de cette délicate attention, il embrasse affectueusement la mignonne. Puis il remercie le secrétaire de l'éloge que celui-ci a fait du Groupe et lui donne l'assurance que les fanions de la Fédération sont entre des mains dignes de confiance.

Après cette cérémonie, les drapeaux sont confiés aux troupes. Des porte-drapeaux sont désignés, et l'on se sépare provisoirement, pour vaquer aux derniers préparatifs en vue de la fête anniversaire proprement dite.

A 4 h., des sons de trompe donnent le signal du rassemblement. Les Scouts se rangent en carré, laissant un côté ouvert pour les invités. Ceux-ci se pressent, très nombreux. Citons, au hasard : Mme et M. Frantz Van Langendonck, fondateur du Groupe; Mme et M. Gewelt, Président de l'Amicale; Mme et M. Holbrechts, Vice-Président ; Mme et M. Bittremieux, Trésorier ; Mme et M. Nélis ; MM. L. Grave, Peeters J. membres du Comité de l'Amicale; Mme et M. Timmermans, L. Peeters, et d'autres Amicalistes encore ; Mme et M. Louis François, Chef de la Tribu de la Houssière ; MM. De Caluwé, Van Eeckhout, Schoreels, Janssens ; Mme et M. Leys, etc...

M. Démets, président du Comité du Groupe, nous a fait part de son vif regret de ne pouvoir être parmi nous ce jour. D'importantes obligations, inhérentes à ses fonctions parlementaires, le retiennent ailleurs.

Immédiatement, le Chef de Groupe prend la parole et brosse, à grands traits, un tableau de l'existence mouvementée du Groupe. Plus d'un ancien sent l'émotion le gagner à l'évocation des plus belles années de sa jeunesse.

De chaleureux applaudissements éclatent lorsque, dans sa péroraison, l'orateur affirme sa foi inébranlable dans les destinées du Groupe de l'Eléphant Blanc.

C'est ensuite le tour de Michel Gewelt, Président de l'Amicale des Anciens, qui vient de recevoir également, pour son groupement, un fanion des Eclaireurs de Belgique. Il remercie en termes émus son ami Pierre Maezele, Président de la Fédération. Il retrace rapidement les faits saillants de la brève mais féconde existence de l'Amicale et lance un appel à tous pour que les sympathisants du Groupe nous continuent leur aide précieuse.

Enfin, au nom des Scouts, le Chef de Groupe-Adjoint, Jean Juwet, remercie et congratule le Chef de Groupe. Il lui dit l'affection profonde que tous ressentent pour lui et l'ardente communion qui règne dans tous les coeurs.

La minute est profondément émouvante. Maintes paupières sont humides. Des lèvres tremblent nerveusement. Ah ! le délicieux moment, qui paie si largement tant de revers ! En cet instant, tout le monde réalise intensément l'étendue du chemin parcouru et pense, non sans fierté, au travail accompli, aux difficultés vaincues.

Après cette partie officielle de la fête, on prend place à table. Une centaine de convives avaient manifesté le désir d'apprécier nos talents culinaires. Les éloges furent unanimes ; il s'y décelait un net étonnement du résultat obtenu avec les moyens de fortune dont les " cuistots " disposaient.

Ce souper, fut quelque chose d'unique en son genre. L'ambiance constituée par ce mélange de Chefs, de routiers, de scouts, d'anciens avec femmes et enfants, de parents, de fiancées, d'amis et de sympathisants était agréable et réconfortante au plus haut point. Cette grande famille, unie, tolérante, compréhensive, réunie sous la tente, abri précaire mais sûr malgré tout, si intime et si favorable au rapprochement ! Gageons que peu de participants oublieront ce souper-là !

Le soir, un grand feu de camp réunit, une fois encore, tous les participants aux fêtes anniversaires. Une foule très dense entourait le cercle formé par les scouts : l'accès de la prairie était rendu libre. Chants et saynètes se succédèrent à un rythme accéléré. Nos Frères Eclaireurs du Groupe Eleuthera-Bia se distinguèrent très spécialement et provoquèrent de longs et bruyants éclats de rire par leurs nombreuses facéties.

Avant la clôture du feu de camp, le fondateur du Groupe, M. Frantz Van Langendonck, fit un pressant appel auprès des parents et du public ; il leur demanda d'être plus compréhensifs vis-à-vis de ce beau mouvement de jeunesse qu'est le scoutisme, et d'aider plus efficacement ses dirigeants.

Enfin s'élèvent, modulées à mi-voix, les notes mélancoliques du " Chant de l'Au-Revoir " et du " Chant de la nuit ".

Les bûches, dispersées, sifflent, crépitent et fument... Des serrements de main affectueux... Des ombres glissent... La belle journée a pris fin...

L. R.

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Jean Marc De Bock