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ELEPHANT BLANC D'ANDERLECHT |
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E B A |
Le Passé du Groupe de l'Eléphant Blanc d'Anderlecht
26 novembre 1932 : MOTIFS DE MA DEMISSION COMME COMMISSAIRE GENERAL DES B.S.B.
I - Le Com. Gén. des B.S.B. relève directement du D.T. - Ce département a un délégué au C.E. - Le Chef Scout. Celui-ci peut défendre au C.E. les desiderata de ses Commissaires et obtenir gain de cause pour eux. Cette organisation est normale, à condition que l'on suppose que la plus parfaite entente règne entre le Chef Scouts et ses Commissaires. Dans le cas inverse, elle ne serait pas irréprochable : le Com. Gén. ne fait pas partie statutairement du C.E. et ne peut donc, en cas de conflit avec son Chef direct, avoir la garantie absolue que son point de vue soit convenablement défendu ( je fais abstraction ici de la garantie morale que l'on a toujours entre scouts, pour la raison bien simple qu'en cas de conflit il FAUT donner à chacun le DROIT de se défendre). Je passe cependant sur ce premier reproche pour en formuler un autre, beaucoup plus sérieux et plus grave.
Comme son nom le dit très bien, le C.E. est un organisme d'exécution. La tradition, l'usage, la tolérance, la nécessité en ont fait également un élément de consultation pour le Conseil Général. Suivant le Règlement d'organisation générale - Monsieur Charles Graux l'a encore démontré à la dernière réunion du C.E. - il n'a aucun pouvoir par lui-même, en dehors de la direction générale administrative de 1' institution! Régl. d'Org. Gén. Page 7). Ses délibérations, en tout état de cause, ne peuvent être autre chose qu'un coup de sonde, une indication pour le Conseil Général. - C'est celui-ci qui décide souverainement en toute matière. - II s'ensuit inévitablement que les membres du C.E., aussi bien le Chef Scout que les autres Chefs de Département en arrivent fréquemment à consacrer leur temps à des délibérations oisives. En effet, le cadre de leur activité officielle est tellement étroit, leur initiative éventuelle jugulée avec une telle prudence par le règlement, qu'à chaque instant, sentant la nécessité de faire trancher certaines questions par des techniciens ou par des hommes qui sont en contact plus suivi avec la vie de l'Association que les membres du Cons. Gén., qu'à chaque instant disons-nous ils débordent les limites qui leur sont assignées et empiètent sur les prérogatives exclusives de ce dernier organisme. - II en résulte qu'ils s'exposent souvent à des froissements, à des fins de non-recevoir ou à une indifférence totale. Pour démontrer la pertinence de ce que j'avance, je citerai quelques exemples précis :
A - La composition du Conseil Général elle-même, objet de critiques répétées de la part de certains membres du C.E. et approuvées par tous les autres, - critiques restées toujours sans la moindre suite.
B - L'acquisition ou la location, par l'Association de terrains de camp pour les troupes de l'agglomération bruxelloise, demande formulée depuis des années et restées toujours lettre morte.
C - L'attitude du Président du C.E. qui se basant sur le règlement, a dit -lors de la dernière séance de ce Comité, qu'il a le DROIT de ne pas communiquer aux membres d'un organisme dont il est le Président, un rapport QUELCONQUE émanant de Chefs de Troupe, qu'il avait même le DROIT de le DECHIRER s'il en avait le désir, ce rapport attaquât-il certains Chefs ou, certains Départements. - Au cours de la même séance, il a dit... et l'a fait... qu'il ne communique des décisions du Conseil Général que ce qu'il croit devoir communiquer au C.E. - II est donc avéré que certaines délibérations du Conseil Général ne regardent, pas le Comité Exécutif, que les hommes qui composent le 1er n'ont des comptes à rendre à personne et qu'ils ne sont responsables de leur gestion que devant eux-mêmes.
Dans ces conditions, il est de toute évidence que les membres du C.E. ne sont pas et ne peuvent être avec les Statuts qui régissent l'Ass. B.S.B., que des éléments administratifs soumis au bon plaisir de leur patron - en l'occurrence le Cons. Gén. -des instruments passifs entre les mains de ce dernier, des domestiques dont le rôle se borne à exécuter des ordres et des consignes, qu'on ne daigne d'ailleurs leur transmettre que par intermédiaire, des fantoches auxquels on permet généreusement d1 émettre un avis, mais un avis sans aucune valeur.
Cette situation a été mise en lumière d'une façon frappante lors du récent examen du rapport VIN. A la suite de ce rapport, le C.E. avait voté, l'exclusion de celui-ci, par 3 voix contre 2 et 5 abstentions. - Incontestablement, il y avait une majorité en faveur de cette exclusion. Or, le Président du C.E. a cru pouvoir affirmer que DES A PRESENT, IL ETAIT CERTAIN QUE LE CONSEIL GENERAL NE PRENDRAIT AUCUNE MESURE CONTRE M. VIN. Le vote formel émis par le C.E. ne signifie donc rien et il était superflu, voire vexatoire de nous le demander en égard aux suites négatives qu'il aura.
En réfléchissant à ces questions, je ne puis m'empêcher de dire que le C.E. ressemble singulièrement au ridicule TRIBUNAT DE NAPOLEON.- Cette assemblée de Tribune avait le droit de discussion - par opposition au Corps Législatif qui ne pouvait délibérer mais était astreint à VOTER des lois - sans avoir la moindre part dans la direction effective des affaires publiques. Ce Tribunat était composé de phraseurs, de beaux parleurs, de l'avis desquels nul législateur était obligé de tenir compte. L'analogie entre cette institution singulière et le C.E. me parait frappante.
Si je me suis étendu un peu longuement sur le rôle inférieur et indigne d'un homme indépendant que l'on exige des Chefs de Département à l'Ass. B.S.B., ce n'est que pour montrer plus clairement quelle pitoyable figure y fait, a fortiori, un Commissaire Général ...! - Pour lui, il ne peut être question, réglementairement, de faire entendre sa voix au C.E., dont l'autorité est très douteuse déjà : sa présence n'y est que tolérée, une simple injonction du Président peut le réduire au silence ! On me dira qu'en pratique, il n'en est pas ainsi, que les Com. Gen. ont toujours eu le droit de parole au C.E.. C'est possible, je crois même que cette règle a été constamment appliquée. On ne me contestera, cependant, qu'il est pénible de devoir intervenir dans une discussion alors que l'on sait n'avoir pas le droit à la parole. Quoique je ne sois Com. Gén. que depuis un an, il m'est arrivé plusieurs fois de sentir cet état d'infériorité dans une assemblée dont je faisais partie - notamment à la dernière réunion - et je me suis abstenu chaque fois de prendre part au débat en cours. Je n'aime pas les situations fausses. D'autre part, je me rends un compte très net de l'impossibilité ou je me trouve - et ou se sont trouvés d'autres Commissaires, avant moi - de faire changer quoi que ce soit aux règles de conduite que le Com. Gén. s'est données sous la forme du Régl.d' Org. Gén.. Je préfère donc ne pas jouer le rôle de machine aveugle que l'on impose à ceux qui sont investis, momentanément de la haute confiance des dirigeants réels de l'Association. En réalité la situation du Corn. Gén. peut se comparer mieux à celle du contre-maître dans une usine : il a la surveillance de ses ouvriers, il a la responsabilité de la bonne marche de son atelier, mais il dépend entièrement, totalement de son patron et est à la merci d'une saute d'humeur de celui-ci.
On ne me fera jamais admettre que telle doit être la formule qui règle les rapports entre les dirigeants EFFECTIFS du mouvement scout et les personnes qui, en somme, ne font autre chose que le patronner.
Je me refuse, quant à moi, à abdiquer plus longtemps, dans une telle mesure, mon indépendance, pour une organisation, qui est restée en stagnation depuis des années et qui est parvenue à "user", par une hostilité incompréhensible à toute évolution, un nombre impressionnant de Chefs capables.
II -Le C.E. compte, a côté d'homme de valeur, des incompétences notoires. Je suppose qu' ils y restent à cause du bon plaisir du Com. Gén. - Ils constituent, de toute façon un boulet que ce Comité traîne avec lui et sont cause de multiples difficultés qui .retombent pour la plupart, sur le Département Technique.
III - J'ai appris que je suis l'objet, de la part de certains dirigeants des B.S.B., d'une surveillance occulte au sujet de mes fonctions de Com. aux R.S.. Il paraîtrait que l'on me soupçonne de faire de la politique avec les jeunes gens confiés à ma direction. J'ai la conscience très nette à ce point de vue et suis certain, d'une façon absolue, qu' à aucun moment, je ne me suis départi d'une stricte neutralité. On ne pourrait pas toujours en dire autant d'autres dirigeants de l'Association. En tout état de cause, je juge ces soupçons injurieux et ne tolérerai pas plus longtemps d'en être l'objet.
MOTIFS DE LA DEMISSION DES CHEFS ET SCOUTS DU GROUPE E.B.A. EN TANT QUE MEMBRES DES B.S.B.
I - Lors de la démarche que je fis l'an dernier auprès du C.E., au nom du Groupe de l'Eléphant Blanc, j'ai exposé les difficultés que nous rencontrions dans notre Groupe à cause de la prestation de fidélité au Roi comprise dans la formule du serment. J'ai développé également, à cette occasion les raisons pour lesquelles, en principe, nous ne pouvions être d'accord avec cette prestation de serment; le Président du C.E. avait parfaitement compris notre argumentation et nous: avait promis qu'il ferait tout son possible pour nous donner satisfaction. Nous sommes convaincus qu'il a tenu sa promesse, mais il a dû me communiquer dernièrement, que des motifs d'opportunité interdisaient à l'Association des B.S.B. de changer d'attitude en ce domaine, pour le moment. Nous estimions qu'ayant attendu plus d'un an avant de prendre l'attitude nette que nous faisions prévoir en septembre 1931, nous avons fait preuve de suffisamment de bonne volonté et que l'on ne peut nous reprocher d'avoir manqué de patience. D'ailleurs, depuis 1923, une immense majorité de Chefs de Troupe avait déjà réclamé la suppression de la formule incriminée, sans qu'on ai fait droit à leur demande. Dans ces circonstances, notre raisonnement est simple : nous faisons partie d'une Association dont nous ne pouvons accepter un des principes fondamentaux; rien ne peut faire prévoir, dans un temps déterminé, que les Statuts seront changés de façon à nous permettre de nous y rallier. Nous ne pouvons donc en toute logique, continuer à faire partie de cette Association.
II - La neutralité de l'Association n'est qu'illusoire. - Outre la prestation de serment au Roi, qui implique l'adhésion à une forme de gouvernement, le Conseil Général, qui donne l'orientation générale à 1' Association n'est composé que de personnes appartenant à deux des grandes opinions politiques nationales, à l'exclusion absolue de toute autre.
A plusieurs reprises, comme je le dis dans l'exposé des motifs de ma démission de Com. Gén., j'ai entendu des membres du C.E. faire ressortir l'erreur d'une telle attitude, sans que jamais la moindre suite ait été donnée à ces critiques pourtant entièrement fondées. On a toujours prétendu qu'il était inutile de pressentir des personnalités socialistes, par exemple, qu'elles n'accepteraient pas "de "patronner le scoutisme; nous nous permettons de dire que c'est une affirmation toute gratuite et qu'aucun échec, en ce domaine n'est venu l'étayer. Nous sommes donc fondés à croire qu'on a évité systématiquement, de faire appel à certaines personnalités et qu'en conséquence, on n'a pas observé la neutralité dont le mouvement B.S.B. se réclame.
III - Les bases sur lesquelles repose l'Association sont fausses. La direction effective de l'institution est exclusivement entre les mains de personnalités qui ne connaissant le scoutisme, que de loin et qui n'ont aucun contact avec les Chefs techniques du mouvement (nous ne visons pas ici les membres du C.E. dont l'autorité n'est qu'illusoire). Il s'ensuit, d'abord, que deux catégories de membres existent aux B.S.B. : ceux qui y détiennent les leviers de commande et peuvent y IMPOSER leurs idées - fussent-elles fausses et périmées et ceux qui doivent subir leurs injonctions et les ordres des premiers sans même voir le droit d'élever la moindre prestation (l'incident qui se produisit en 1927, je crois,entre MM. Pierre Graux et Hubert Piette, lors de 1' assemblée de Chefs ou Mr Corvilain fut mis en minorité, n'en est qu'un petit exemple). La première catégorie de membres est maîtresse absolue de l'Association : elle nomme, à son gré, et en toute indépendance. Tous les autres dirigeants, depuis le Président du C.E. aux Chefs de Troupe en passant par les Commissaires. Elle peut les obliger à se démettre de leurs fonctions quand ils ont cessé de lui plaire.
Cette situation pourrait à la rigueur s'admettre, si sa composition pouvait être sujette à des changements provoqués par les Chefs eux-mêmes. Mais il n'en est rien : ses éléments se recrutent mystérieuse ment, par la volonté d'on ne sait qui. Ils forment une infime minorité toute puissante, devant les décisions ou les vetos de laquelle la grande généralité des Chefs n'a qu'a s'incliner ou s'en aller.
En second lieu, la position prise en vertu des règlements, par la première des deux catégories visées plus haut, est tellement hautaine et autocratique, qu'une barrière infranchissable se dresse entre elle et la deuxième. Aucune interpénétration n'est possible, AUCUNE INFLUENCE RECIPROQUE NE PEUT S'EXERCER, d'où résultent, d'une part, une IGNORANCE OU MECONNAISSANCE SYSTEMATIQUES DES GRIEFS que les troupes formulent, contre les organismes dirigeants de l'Association; d'autre part, une indifférence presque totale pour tout ce qui concerne la prospérité de cette dernière.
De cette conception erronée de l'organisation de l'Association découlent encore directement ou indirectement, une série de mesures, des règles, de méthodes de travail qui constituent des erreurs graves, non seulement au point de vue administratif et technique, mais au point de vue psychologique, erreurs qu'il serait trop" long de relever ici (pour plus de précisions - consulter le rapport adressé, par le Groupe de l'Eléphant Blanc, en 1931, au Comité Exécutif.
IV - Depuis deux ans, les scouts sont astreints à payer une cotisation comme membres de l'Association. Or celle-ci n'a aucun compte financier à leur rendre. La gestion financière a donné lieu à des incidents regrettables. - Semaine de l'Optimisme - Comptes du Champ de Mai 1931 - que l'on ose même pas communiquer aux troupes.
Monsieur Pierre Graux, Président du Conseil Général, me disait pourtant, voilà quelque cinq ans, que la question de la cotisation était la seule qui s'opposait à la communication aux troupes de cette gestion financière et à leur "émancipation". Cette question a été réglée depuis deux ans déjà et aucun changement n'a été apporté dans les Statuts des B.S.B..
V - Quand on fait partie d'une Association, on a le droit, nous semble-t-il, de retirer certains avantages de l'affiliation (si dans nos troupes par exemple nos scouts n'avaient QUE DES OBLIGATIONS il y a beau temps qu'on aurait pu les dissoudre toutes !). Or depuis que nous faisons partie des B.S.B. AUCUN AVANTAGE ne nous a jamais été accordé. Il y a quelques années, nous avons demandé leur aide pour renouveler notre matériel de camping : nous ne demandions qu'un PRET, que notre Chef de Groupe s'engageait PERSONNELLEMENT à rembourser. Aucune suite n'a pu être donnée à notre demande, sous prétexte qu'y répondre favorablement serait constituer un précédent dont d'autres troupes pourraient se réclamer plus tard. Nous nous en voudrions beaucoup si nous ne signalions pas ici, que Mr Charles GRAUX nous a ; dans ces circonstances, apporté une aide très efficace a titre d'ailleurs tout à fait personnel et que son intervention s'est chiffrée pour nous à la coquette somme de 1.200 francs ! Nous avons demandé plusieurs fois à pouvoir utiliser certaines tentes : on a allégué, comme motif de refus, que le système de prêt de matériel aux troupes était très mauvais, qu'il n'avait causé que des déboires à l'Association et qu'on y renonçait dorénavant.
Jamais de sa propre initiative, notre organisation, n'a apporté une aide quelconque aux troupes ! On pourrait nous dire que tous les ans, elle verse un subside à celles-ci pour qu'elles puissent assister au Champ de Mai : nous répondons à cela que ce n'est qu'un geste d'égoïsme, puisque ce n'est pour elle qu'une occasion d'affirmer publiquement sa vitalité. Pour s'en convaincre, il suffirait, croyons-nous, de demander un subside à l'Association pour un camp de vacances, nous ne doutons pas de la réception qui serait faite à cette demande.
L'aide et l'appui moraux que l'on évoque quand on parle des avantages que les troupes retirent de leur affiliation ne sont que des mots. Le Groupe de l'Eléphant Blanc a été payé pour savoir que la seule aide efficace qu'il ait jamais obtenue lui est venue du fait qu'il était un Groupe de scouts de la commune d'Anderlecht et non parce qu'il était affilié aux B.S.B. - Nous dirons même que nous avons dû, à certains moments, reconnaître que nous n'étions pas d'accord avec l'orientation générale de cette organisation, sous peine de nous voir refuser l'appui que nous sollicitions ! Notre affiliation nous a donc, dans certains cas, créé des difficultés dont nous nous serions aisément passés !
Pour résumer notre point de vue en ce domaine, nous estimons que notre qualité de membres des B.S.B. entraîne pour nous des frais, des obligations, des vexations, des ennuis, qu'aucun avantage réel, soit moral, soit matériel, ne vient compenser. Nous savons qu'un scout doit être désintéressé et qu'il n'est pas souhaitable d'envisager les rapports entre l'Association et les troupes sous un angle égoïste. Nous sommes cependant convaincus que nous sommes suffisamment désintéressés et dévoués pour notre groupe, mais nous ne voyons pas l'utilité de consacrer notre temps et notre travail à un organisme qui ne répond pas à nos conceptions, qui végète depuis des années à cause de multiples erreurs commises constamment, qui est impuissante à soutenir les troupes autrement que par de belles phrases.
VI - L'autorité de l'Association des B.S.B. est nulle (nous sommes d'ailleurs profondément convaincus qu'il ne pourrait en être autrement avec l'organisation qu'elle s'est donnée). Nous ne voulons donner qu'une seule preuve de sa faiblesse : - A l'heure actuelle le Groupe E.B.A. n'a pas encore rentré son recensement de 33 scouts pour l'années 1932 ! Il y a quelques temps le Président du C.E. nous envoyait une lettre, dans laquelle il nous faisait connaître que si, au 15 octobre, notre recensement n'était pas rentré nous serions EXCLUS de l'Association, VOLONTAIREMENT) nous voulions faire une expérience - nous n'avons pas répondu à cette lettre et n'y avons donné la moindre suite. Il y a une quinzaine de jours, PRESQU'UN MOIS APRES LA DATE LIMITE, le secrétaire du Comité Exécutif NOUS PRIAIT INSTAMMENT POUR NE PAS LE METTRE DANS UNE SITUATION DIFFICILE, de rentrer d'URGENCE le versement du groupe E.B.A.. Il y a DEUX JOURS, nous avons reçu une carte par laquelle " LES B.S.B. NOUS RAPPELAIENT ENCORE UNE FOIS NOTRE RECENSEMENT 1932 ". Nous n'avons toujours pas répondu à ces différentes mises en demeure et sommes toujours sans nouvelles de cette exclusion !
On verra peut-être dans notre attitude un certain cynisme. Pour nous, il n'y en a aucun; nous cherchions une preuve tangible de la faiblesse des B.S.B.; nous n'aurions pu en trouver une plus flagrante. Nous en concluons que la situation est l'inverse de ce qu'elle devrait être : l'Association a besoin de troupes, elle n'ose pas agir envers elles. Dans ces conditions, son existence ne se justifie plus pour nous.
VII - Il est de notoriété publique que la 1ère troupe est composée uniquement de jeunes gens appartenant à la grosse bourgeoisie de Bruxelles et qu'elle est hermétiquement fermée à un quelconque autre élément. Cette troupe foule donc aux pieds un des principes essentiels du scoutisme, LA FRATERNITE ENTRE TOUS LES GARÇONS, elle se refuse d'ailleurs à collaborer sans arrière-pensée avec les autres troupes du pays et ne tend qu'à créer des zones d'influence pour arriver un jour à faire dominer ses tendances au sein l'Association entière : c'est d'ailleurs uniquement dans ce but qu'elle cherche constamment à faire diriger de nouvelles troupes par des éléments formés par elle. C'est une attitude que nous ne pouvons admettre au sein d'une organisation dont nous faisons partie.
CONCLUSION
Il faut nous rendre cette justice qu'une seule des raisons énoncées plus haut suffirait à justifier notre démission. Devant cette accumulation de griefs, une question vient immédiatement à l'esprit " Comment ce fait-il que -le Groupe de l'Eléphant Blanc, qui a tant de reproches à faire aux B.S.B., ait pu en faire partie si longtemps ? ".
Cette question fait ressortir immédiatement la patience angélique dont nous avons fait preuve pour obtenir satisfaction. En effet, toutes ces critiques ont déjà été faites, depuis longtemps et à diverses reprises, sous la direction du Commissaire National CORVILAIN d'abord, sous les dirigeants actuels ensuite.
La nature des règles auxquelles nous sommes soumis a fait que nous avons toujours prêché dans le désert. Maintenant, nous sommes las de protester, de réclamer en vain et avons la conviction que le mal dont souffrent les B.S.B. ne pourra guérir qu'avec leur dissolution. Nous ne voulons pas attendre ce moment peut-être très proche, peut-être très éloigné encore. Nous partons, libres et conscients d'avoir fait ce que nous avons pu pour obtenir satisfaction, aussi bien pour nous que dans l'intérêt de tous.
Anderlecht, le 26 novembre 1932
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Jean Marc De Bock